L’IA sait-elle tout ? Oui (enfin presque…)
L’IA peut-elle tout faire ? Non, demandez à l’IA de vous préparer un bon gâteau au chocolat pour ensuite le déguster avec une tasse de café, elle aura un peu de mal…
Dans l’enseignement-apprentissage, c’est pareil.
L’IA a les connaissances et peut les transmettre, elle peut même permettre d’approfondir certains points, suggérer des arguments, mais elle ne pourra pas permettre aux apprenants de se faire face à la réalité. Elle peut entrainer les apprenants à confronter des points de vue (et encore, plusieurs études ont montré que l’IA était souvent biaisée), elle peut permettre d’entrainer à une certaine spontanéité, mais dans la réalité ?
Si je reprends ma recette de cuisine, l’IA aidera les apprenants de FLE niveau A2 à comprendre le lexique, le déroulement de la recette, mais elle ne les aidera pas à réaliser la recette. Elle ne fait ni plus ni moins qu’une méthode d’apprentissage. Or dans l’approche actionnelle, l’objectif final est de réaliser réellement le gâteau au chocolat et de le déguster tous ensemble, de comparer les différents gâteaux, de participer à un concours…
Un peu partout surgissent des exemples de « prompts » pour demander à l’IA de faire ceci ou cela, de créer des images, des vidéos… C’est bien pratique, pour l’apprenant. En élaborant des prompts précis, il verra le résultat et pourra affiner sa requête, à condition que cette activité participe à un projet un peu plus large, avec des objectifs pédagogiques et des acquis d’apprentissage visés déterminés.
Au niveau A1-A2, un apprenant pourra demander à l’IA de lui produire un dessin d’une personne vêtue d’une certaine manière, avec certaines couleurs. On aura donc l’utilisation de l’impératif, du lexique des vêtements et des couleurs. Et après ? Nous sommes dans l’apprentissage, dans la révision, mais pas vraiment dans le faire social.
L’IA est un outil d’apprentissage comme un autre, comme une méthode, comme internet, comme les vidéos…
Elle permet de faciliter l’organisation de l’enseignant, elle facilite la création d’exercices, souvent systématiques, ou d’évaluations sommatives précises, elle peut générer des questions à partir de documents ou la planification d’un cours…
Le grand point positif est qu’elle contribue surtout à donner à l’enseignant un rôle de guide et de facilitateur et non plus de transmetteur.
Comment utiliser l’IA en cours ?
En la laissant à sa place d’aide particulièrement douée, en l’utilisant pour permettre aux apprenants de réaliser des tâches pouvant s’inscrire dans leur vie quotidienne, scolaire, universitaire, professionnelle. Et surtout, en donnant aux apprenants la possibilité de prendre du recul sur les propositions élaborées par l’IA en développant ainsi leur esprit critique.
Refuser d’utiliser l’IA avec et/ou pour ses apprenants, c’est oublier qu’elle fait déjà partie de notre vie, qu’elle fera partie de la vie sociale, personnelle et professionnelle des apprenants, au même titre que les smartphones, les ordinateurs, internet ou tout autre outil.
Apprendre une langue, c’est aussi apprendre à utiliser des ressources, des outils pour faciliter le développement de ses compétences de communication.
Quelques liens sur l’IA
- Le nouvel enseignement… assisté par intelligence artificielle, Thot cursus, 2024
- Panorama des guides sur l’IA en éducation et en formation, Atelier du formateur, 2024
- IA pour les enseignants : un manuel ouvert, Chaire UNESCO, Université de Nantes, 2024
- IA à l’école : guide ChatGPT pour les enseignants, Proactive Academy, 2023
- Enseigner avec l’IA : Le guide d’OpenAI en français pour les enseignants, SIDE blog, 2023
- Utiliser l’intelligence artificielle en classe, CAVILAM, 2023
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