La rentrée est là et avec elle, les méthodes d’enseignement et notamment les dialogues enregistrés.
Parmi les différentes activités proposées en classe, écouter un dialogue est probablement celle qui déplait le plus aux élèves.
D’une part on ne peut nier que ces dialogues sont très superficiels et bien éloignés de la réalité et d’autre part, les élèves partent bien souvent du principe qu’ils ne vont rien comprendre…
Mais on ne peut enlever à ces enregistrements l’avantage de faire entendre du français.
Et si au lieu de faire écouter pour faire comprendre, les dialogues servaient à faire comprendre pour écouter ?
Plusieurs possibilités pour faire entrer les élèves dans le dialogue peuvent être imaginées.
Des mises en route, c’est à dire des activités préparatoires à l’écoute du dialogue :
– des remue-méninges sur le thème de l’enregistrement,
– des descriptions d’images correspondantes à ce dialogues
– des inventions de dialogues sur ces mêmes images…
2- Puis lors de la première écoute, il peut y avoir des consignes permettant de prendre conscience des éléments non linguistiques :
– le nombre de locuteurs
– le nombre de voix masculines et féminines(adultes, enfantines)
– les intonations entendues (question, affirmation…)
– les sentiments exprimés par les intonations (surprise, colère, déception…),
– les bruits annexes (animaux, voitures…).
3- La seconde écoute permettra de repérer les mots connus, qui les prononce… ces mots peuvent être inscrits au tableau et ainsi les élèves pourront faire des déductions sur le dialogue.
Autre possibilité, si le dialogue s’y prête, repérer les mots en fonction d’un champ sémantique : la nourriture, la météo…
Ces mini-activités de compréhension peuvent se faire individuellement ou en groupes sous forme de jeu : celui qui a le plus de mots connus par exemple.
D’autres activités avec un support écrit sont possibles :
– la transcription avec des mots manquants, les mots essentiels qui permettent de comprendre la situation.
– des associations du type « qui dit quoi », d’un côté les protagonistes, de l’autre des phrases ou des mots prononcés.
La compréhension passera ainsi par le jeu et peu à peu les élèves feront l’effort de comprendre sans même s’en rendre compte. Ils apprendront peu à peu à identifier les éléments non linguistiques qui, combinés aux mots connus, leur permettront de faire des hypothèses sur le dialogue et donc de comprendre ce qu’ils entendent et ainsi d’assimiler plus facilement les points qui vont être abordés en cours.
Gageons qu’avec ce type d’activités ludiques, l’apparition du magnétophone dans la classe ne sera plus accueillie avec un soupir désabusé !
Publié dans l’Apascope n°45, jounal de l’association des professeurs de français en Autriche
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